Cet article est un sous article du plan de développement de la souris sans fil. Vous pouvez retrouver le plan de développement principal ici.
On utilise souvent des patins en téflon sur les souris, aussi appelé PTFE pour PolyTétraFluoroéthylène. C’est un polymère composé de monomères.
Le PTFE se compose de monomères formés de deux atomes de carbone et de quatre atomes de fluor.
Ensuite ce monomère se répète en une longue chaîne, formant ainsi un polymère. Les polymères peuvent s’agglomérer et prendre des propriétés de thermoplastique. Le PTFE est aussi stable, il résiste à de hautes températures.
“Grâce à la liaison carbone-fluor! J’ai bon?”
Exactement, tout comme le Demon Blood, on est de retour sur la chimie du carbone-fluor. Vous voyez, il n’y a pas de surprise avec la science 😉
Bref, il possède aussi un coefficient de frottement très faible, ce qui lui donne d’excellentes propriétés en tant que patins de souris. Parfois utilisé pur, donnant des patins de couleur blanche, parfois légèrement coupé avec des plastiques, parfois utilisé pur mais coloré en noir, il offre une très bonne glisse.
Cependant, si je suis en train de parler de ces propriétés, c’est aussi pour souligner un défaut majeur :
Les patins finissent par s’user.
Je me suis donc penché sur un remplaçant. Il me fallait remplir deux conditions :
- La première c’est la durabilité
- La seconde c’est la glisse
I. La durabilité des patins
J’ai exploré 2 solutions pour la durabilité, des patins en aluminium et des patins en céramique.
Les patins en aluminium offrent une belle durabilité, mais sont lourds et surtout, ne répondent pas à mes attentes en matière de glisse.
L’aluminium a beau s’oxyder et former une couche protectrice d’alumine en surface, les micros-rayures finissent par l’entamer et à la longue réduisent la glisse.
Je me suis penché sur la céramique technique, utilisée dans l’industrie je précise ( et non de la céramique de poterie 😀 ) .
La céramique est ma candidate préférée. Pour être précis, c’est de la céramique de zirconium stabilisé à l’oxyde d’yttrium. D’une dureté de 8 à 8.5 sur l’échelle de Mohs, seules des pierres précieuses sont capables de le rayer.
Si vous l’utilisez sur un tapis en tissu, on peut s’attendre à ce que ces patins durent ad vitam aeternam. Comme vous pouvez le voir sur la photo suivante, malgré 5 mois d’utilisation, elles ne présentent pas la moindre trace de rayure et d’usure :
Et justement cette dureté et cette durabilité sera un atout pour la glisse.
II. Obtenir une glisse meilleure, avec moins de frottements
“Je ne vois pas trop le lien entre la durabilité et la glisse ? “
Les frottements sont causés par des aspérités sur la surface, à l’échelle microscopique. Ce qui signifie qu’avec un polissage important, nous pouvons nous débarrasser de la plupart des aspérités.
La meilleure solution consiste à réduire les aspérités et c’est là que l’utilisation de la céramique de zirconium prend tout son sens.
Comme je le disais un peu plus haut, elle a une dureté de 8 à 8.5 sur l’échelle de Mohs, on peut donc effectuer un polissage et s’assurer que ce travail de polissage ne sera pas altéré par l’usure.
Je vous montre le petit schéma technique :
Vous voyez le “Ra 0.2” ? Le Ra permet de mesurer la rugosité. En l’occurrence un Ra de 0.2 signifie qu’en moyenne, la hauteur de chaque aspérité sur la surface est de 0.2 µm.
Le Ra 0.2 correspond plus ou moins au polissage d’un miroir.
À titre de comparaison, si le patin faisait 120 m de diamètre, la hauteur des bosses serait de 2 mm de haut en moyenne.
Conclusion
Les patins en céramique répondent brillements à nos deux problématiques. La durabilité et la glisse. En utilisant un moule parfaitement usiné, les devis remontent un coût négligeable de la production, 1.60€ par souris, pour des performances incomparables.
Je rajouterai une annexe plus tard, pour expliquer la structure moléculaire permettant à la céramique d’offrir ces propriétés extraordinaires.
Ah et pour résumer l’article en une vidéo :